Visites virtuelles  2020
Partage d’expériences horticoles
 

Des jardiniers et jardinières vous partagent

leurs expériences de jardinage

Région du Québec : Estrie/Canton de l’Est

Ghislaine Morin et Jean-Jacques Marcil, Shefford

à suivre

La fabrication de caissons de culture ou jardin en planches surélevées et ceinturées

Cela fait 40 ans que j’apprends à jardiner; j’ai pratiqué et adapté plusieurs techniques autant sur grande, moyenne et petite surfaces. Depuis quelques années (et que j’ai les cheveux blancs) je minimise mes efforts en planifiant mon jardin (qui a déménagé plus d’une fois) et en rassemblant mes espaces de cultures par des constructions le plus souvent en bois que j’appellerai : planches surélevées ceinturées ou en caissons.

Depuis mon retour à Shefford en octobre 2018, j’ai aménagé mon potager en construisant et créant de nouvelles formes de caissons.

- Les formes les plus standards sont rectangulaires généralement de 30-36 pouces de large.

- J’en ai fait en bois traité variant de 6-12 pouces de hauteur ou en blocs de ciment de la même hauteur.

- Au printemps 2019, pour mettre une touche de créativité, j’ai construit des caissons de différentes formes géométriques : triangulaire (grandeur idéale: 7 pieds de côté), parallélogramme (grandeur 4 pieds X 7 pieds) et ma forme préférée est l’hexagonale (4 pieds de côtés).

En avril 2020, je me suis lancé un nouveau défi : toujours dans un plan incliné où il y beaucoup de luminosité et de chaleur, j’ai construit des nouveaux caissons aux pieds de sapins et d’épinettes âgés d’une quarantaine d’années.

Le vrai défi était d’installer une barrière physique pour empêcher les racines des conifères de se nourrir à même la terre fertile des cultures.

- J’ai creusé suffisamment pour pouvoir placer une toile blanche, genre feutre tissée (généralement utilisée par les constructeurs dans certains travaux de voirie).

- Ensuite, j’ai installé et mis à niveau les caissons par-dessus la toile.

- J’ai rempli les caissons de verdures séchées ramassées au printemps, de vieilles tourbes à demi-compostées, de terre, des feuilles mortes broyées et finalement de fumier de cheval composté. Et je sèmerai très bientôt...

À l’automne 2019, je voulais agrandir mes espaces de culture. Après avoir observé le déplacement du soleil, il m’est apparu que derrière la maison l’ensoleillement était supérieur à celui où était installé mon potager côté sud, mais partiellement ombragé par d’énormes feuillus (merisiers et érables).

Toutefois, je faisais façe à un défi majeur, le nouvel emplacement avait une inclinaison naturelle d’environ 30-40 degrés. M’inspirant des campagnes chinoises où les paysans cultivent par étage, j’ai travaillé le sol sur 3 hauteurs de cultures et construit des caissons de 36 pouces de large et d’une longueur variable selon la disponibilté des matériaux que j’avais la chance de trouver à bon prix.

L’acclimatation des jeunes plants

Au début de l’année 2020, fin janvier et février, j’ai eu la chance de partir quelques plants de légumes : oignon, poireau, poivron, tomates et de cultiver certaines fleurs que j’ai semées ou achetées en boutures. Pour la première fois je jardinais dans un espace spécialement réservé et équipé pour ne plus encombrer les fenêtres des appartements de toute la maison.

L’hiver a été spécialement clément, le chauffage de ma nouvelle serre n’a donc pas exigé une grande consommation d’énergie électrique. Toutefois vers la fin d’avril et le début de mai, les températures étant plus bases que la moyenne attendue, j’ai dû retarder l’acclimation des jeunes plants à l’extérieur.

Plants de laitue transplantés le 8 mai 2020

Plants de choux et tournesols transplantés le 8 mai 2020

Comme j’avais parti plusieurs variétés de tomates pour moi et des ami(e)s jardiniers proches, l’espace commençait à manquer, j’ai alors utiliser une autre serre extérieure (construite en 2019) pour acclimater les tomates. Les nuits étant encore passablement froides, j’ai ajouté un peu de chauffage la nuit.

Surprise! À partir de la semaine du 12 mai, la chaleur est arrivée et si elle perdure, nous pourrions alors semer et tout transplanter au jardin. 

Attention... L’acclimatation est très importante, sinon les jeunes pousses exposées au soleil seront cuites ou du moins stressées. 

Normalement, j’utilise les espaces sous les arbres feuillus pour acclimater mes jeunes plants. Les arbres sont juste au stade du débourrement et les feuilles feront leur apparition que dans 1-2 semaines.

J’ai alors construit un pare-soleil en ré-utilisant les panneaux d’une serrre en polythène utilisée les annnées antérieures.

Il est alors plus facile de les surveiller et si les nuits redeviennent trop froides, il est encore possible de les rentrer à l’intérieur.

L’aménagement des jardins se poursuit...

L’énergie montante du printemps est très stimulante pour Ghislaine et moi qui apprécions et adorons jouir de la nature et du grand air. On ne croirait pas que des septuagénaires (ou sexe-agénaires) ou (jeunes aînés) aient autant d’énergie du matin au soir. Cette année nous avons diminué l’espace pelouse au profit de nouveaux espaces jardins. Le potager de 2019 a pratiquement doublé de superficie. De nouvelles planches de cultures sont nées avec des idées nouvelles, des matériaux recyclés, simples et plus durables. Nous avons utilisé les espaces où l’ensoleillement est le plus favorable, peu importe si la topographie du milieu était passablement difficile à travailler manuellement.

Jean-Jacques Marcil

Publication du 16 juin 2020

Publication du 4 mai 2020

Jardinage: créativité et adaptation

On peut dire que pour cette année, le printemps et la température ont été passablement inégales et imprévisibles. Des chaleurs de canicule, des journées froides (pour ne pas dire «frettes»), peu de pluie et dès qu’elle arrive, de grands vents viennent tout assécher en moins d’une demi-journée. Quand il faisait beau et chaud, on a semé, transplanté et arrosé; tout allait bien... Mais quand les nuits étaient trop froides, il fallait recouvrir les plantes fragiles. Tout un travail! Certaines plantes comme les tomates et les concombres n’ont pas apprécié et quelques unes ont disparu...

Et que dire de la gourmandise des marmottes pour nos jeunes laitues! Elles préfèrent aussi les choux et les brocolis. Ellles ont même mangé les plants qui étaient encore dans les caissettes. Il fallait refaire nos semis...

Tout en voulant se protéger des prédateurs gourmands, on a clôturé avec des vieux moustiquaires et des toiles anti-insectes. S’il fallait protéger aussi contre le froid de la nuit, on pouvait ajouter une couverture thermique par dessus les moustiquaires.

Voici quelques exemples de nos installations.

Les plantes poussent, il faut les soutenir et les protéger

Oui, il faut protéger les plants qui grandissent et qui vont mûrir afin d’avoir la meilleure récolte possible. Les plants de tomates doivent être tuteurés ou soutenus pour empêcher les fruits de pourrir en touchant le sol. Les pois et les fèves grimpantes doivent être soutenus le plus possible au début de leur croissance.

Les poules ont leur condo près du jardin

Après 10 jours de travail, le nouveau poulaillier a accueilli ses nouvelles pensionnaires. Trois poules rousses et trois noires vont venir compléter une certaine diversité pour la fertilité de nos jardins. Elles transforment 90% de nos déchets de table, 100% du désherbage et en prime nous donnent de la nourriture de qualité éco-responsable.  Voici en images les principales étapes de la construction. Un investissement de créativité et de plaisirs pour augmenter et reconnaître la beauté et la diversité de la vie.

J’ai fait aussi une expérience cette année pour mes jeunes plants de fraises. Si cela fonctionne, je l’appellerai la méthode «Coaticook». Il s’agit simplement d’installer un pot rond (variant de 6-10 pouces de diamètre) duquel on a enlevé le fond (avec un bon couteau ou une scie fine). Le cylindre obtenu est placé par-dessus les plants que l’on veut protéger. Pour ma part j’utilise d’anciens pots de crème glacée Coaticook, contenants de yogourt ou petites chaudières (de peinture ou de réparation pour placoplâtre ou pot mayonnaise format Costco).

Je crois que ces protections sont valables contre les petits animaux, contre les vents forts, les nuits froides et dans mon cas, elles protégent les fraises de toucher le sol.

Savoir observer et dépister les insectes

L’année dernière, l’ail que j’ai cultivé a été protégé avec un filet moustiquaire durant toute la croissance.

Cette année, j’avais cultivé mes bulbes d’ail en 2 espaces distincts. Un était protégé par ma petite serre abri construite l’année précédente (elle permet l’acclimation des jeunes plants au printemps). La récolte à cette endroit semble être bonne et sans présence d’insectes ravageurs (genre teigne du poireau).

Toutefois, la deuxième section d’ail était située un peu plus loin en arrière de la maison. Cette année, comme il m’a fallu protéger les laitues plantées entre les plants d’ail contre les regards d’une marmotte. J’ai donc assez tôt installé un filet anti-insectes à cette effet. Dernièrement, j’ai enlevé cette protection pour faire un petit bêchage et j’ai découvert la présence ou plutôt les dégats de la teigne du poireau. Conclusion, il aurait fallu installer plus tôt le filet.

Comme je n’utilise aucun pesticide chimique ou naturel, le seul traitement que j’ai fait, consiste à couper les tiges qui semblaient être attaquées. Cela éliminera possiblement la 2e génération de cet insecte.

La broche à poules est un bon moyen, peu dispendieux et ré-utilisable pour soutenir et faire grimper les plantes.

Tout l’hiver, nous avons conservé les coquilles d’oeufs; aujourd’hui c’est le temps de les ajouter aux plants de tomates après les avoir broyées au robot-culinaire.

Une bonne pelletée (genre petite pelle de jardinier) à chaque plant est un régal tout en apportant une quantité de calcium pour le bon mûrissement des tomates. Terminer l’opération par un petit bêchage pour enfouir les coquilles moulues.

Les restes de café moulu peuvent être utilisés aussi au potager en petite quantité à presque toutes plantes comme fertilisant naturel.

Culture d’ail avec protection - culture 2019

Planche d’ail avec protection - culture 2020

Culture d’ail avec protection

première section - culture 2020

Culture d’ail avec protection tardive

deuxième section - culture 2020

Dégats de la teigne du poireau

Ghislaine Morin, 15 juin